🧠 L'effondrement

En 2020, j’ai subi un traumatisme crânien qui a fracturé mon crâne et gravement endommagé plusieurs régions : les lobes frontaux, les zones temporales, l’occipital et le système vestibulaire.
J'ai perdu l'ouïe d'un côté. Mon équilibre s'est effondré. Mon cerveau ne pouvait plus interpréter le monde.
La lumière, le son, la vision et le mouvement sont devenus insupportables.
Je ne savais pas lire. Je n'arrivais pas à penser clairement. Les conversations me semblaient violentes.
Même des environnements simples comme les cafés ou les salons devenaient insupportables : je souffrais de vertiges, de douleurs et d’arrêts neurologiques.
J'ai perdu ma capacité de travailler. J'ai perdu le rôle que j'occupais autrefois.
Et plus que tout, j’ai perdu mon identité.
J'ai vécu des années coupée de la vie, isolée du monde, la plupart du temps seule, envahie par la douleur, regardant tout ce que j'avais construit disparaître.

❌ Ce qu'on m'a dit
Les médecins m’ont dit que je ne serais plus jamais la même.
Que les dommages étaient permanents. Que je devrais apprendre à vivre avec.
Mais je ne pouvais pas et je ne voulais pas.

🔁 Ce que j'ai fait
J'ai tout mis en œuvre pour comprendre et reconstruire mon cerveau.
J'ai étudié les neurosciences.
J'ai suivi la fatigue et les limites cognitives.
J'ai repensé mon environnement pour réduire la surcharge.
J'ai entraîné mon système nerveux grâce à la méditation et à la visualisation.
J'ai pratiqué la marche, le traitement, la lecture — à partir de zéro.
J'ai exploré la nutrition, les suppléments et le sport pour raviver l'énergie du cerveau.
J'ai expérimenté sans relâche.
Et petit à petit, petit à petit, je suis revenu en ligne.

🔧 Où je suis maintenant
Je vis toujours avec des limitations. Mais j'ai repris vie, j'ai reconstruit mes fonctions et créé des systèmes qui me permettent de revivre.
Ce qui a commencé comme un effondrement est devenu un nouveau système d’exploitation – plus ciblé, plus intentionnel et plus résilient.

💬 Pourquoi j'ai construit ça
Pendant ma convalescence, je n'avais aucun guide. Aucun médecin ne pouvait m'expliquer ce que je ressentais. Personne ne comprenait la réalité dans laquelle j'étais prisonnière.
Aujourd’hui, j’aide les autres à faire ce que j’ai dû faire seul : reconstruire, recâbler et reprendre le cours de ma vie après une lésion cérébrale.